Le village de Margo

La forêt de Clare

Le village de Margo a joué un rôle déterminant dans l’industrie forestière de la région de Clare. Son histoire occupe toujours une place importante dans la culture musicale et artistique de la Baie Sainte-Marie.

Margo, un ancien village de bûcherons, se situe à six kilomètres du village côtier de l’Anse-des-Belliveau dans la municipalité de Clare. Ce lieu, connu pour ses « p’tites cabanes », joue un rôle déterminant dans l’industrie forestière de la région de Clare. Au début du XXe siècle, les travailleurs forestiers (communément appelés des loggeux) habitaient au village durant la saison hivernale. Ils s’y divertissaient le soir en jouant aux cartes, en écoutant de la musique et en se racontant des histoires. Les « petites cabanes » qui servaient d'habitation se situaient à proximité du moulin et des granges pour les attelages, créant ainsi un petit village industriel.

Le rythme de vie dans le village de Margo a longtemps attiré l’attention des gens de Clare. Les bûcherons qui habitaient Margo avaient un horaire chargé en raison de l’abatage des arbres (ou la coupe du bois) et le halage pendant les mois d’hiver et la drave au printemps. Ils utilisaient principalement des bœufs d’attelage pour transporter les matériaux nécessaires et les arbres abattus. Les journées de travail étaient longues : ils se levaient vers 5h et ne rentraient qu'au coucher du soleil, vers 16h. « On peut constater à quel point l’emploi du temps du bûcheron était réglé par les cycles de la nature. Il fallait attendre que le bœuf ait mangé avant de [commencer la journée de travail] » (Margo, Graver la parole).

Il ne semble pas y avoir de consensus sur l’origine du nom du village et de la rivière Margo. Cette rivière, qui se déverse à Meteghan River, débute au Little Meteghan Lake (aussi connu comme le Duck Pond), près de Southville. Selon le dictionnaire du français acadien d’Yves Cormier, le terme « margot » décrit aussi un oiseau marin. Il pourrait aussi s’agir d’une référence au plongeon huard, communément appelé le « richepaume » dans la région de Clare. On retrouve par ailleurs le lac des Richepaumes près de Margo. L’origine réelle du nom demeure cependant un mystère.

Aujourd’hui, il ne reste que quelques vestiges du village de Margo. Force économique en Clare pendant plus de 80 ans, le moulin est éventuellement démoli. Les quelques cabanes de bûcherons qui demeurent sont maintenant utilisées comme camps ou chalets privés. Le village occupe toutefois une place importante dans la culture acadienne de la Baie et quelques chansons du répertoire musical de la Baie racontent l'histoire du village dont Margo de Brian Amirault et Les p’tites cabanes de Richard Deveau. Margo fait aussi l’objet de certaines publications locales comme le livre de Marie-Adèle Deveau, En allant vers les p’tites cabanes, et La ville française d’Alphonse Deveau qui y consacre un chapitre.

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Margo, Nouvelle-Écosse